Ce blog commente l'actualité des technologies de l'information et de la communication utilisées dans les relations industrie-commerce de la chaîne d'approvisionnement à la gestion de la demande.

jeudi 20 juin 2013

L’avenir des standards de communication dans le secteur des produits de grande consommation


Un récent rapport publié conjointement par Capgemini, le consumer goods forum et GS1 fait le point sur les standards de communication utilisés par les fournisseurs, distributeurs et logisticiens. Il s’agit pour l’essentiel des standards de code à barres, d’étiquette RFID, d’échange électronique et de traçabilité.
Les décideurs interrogés s’accordent pour reconnaître l’utilité de ces standards et pour convenir que le corpus existant satisfait les besoins du secteur. Ce n’est pas de développement de nouveaux standards dont ils ont besoin, mais d’une plus large et plus intense utilisation de ceux-ci.
Les standards existants sont loin d’avoir donné leur pleine mesure, certes l’identification par le GTIN (global trade item number) s’applique à presque 100% des produits, mais celle des unités d’expédition reste inférieure à 50% en nombre de références et a du mal à atteindre les 2/3 des volumes. Les échanges électroniques sont largement utilisés pour la commande mais encore insuffisamment pour l’avis d’expédition et la facture. Il reste beaucoup de processus qui pourraient être rendu plus fluide et moins incertains voir chaotiques par la dématérialisation, comme le paiement, le suivi de transport, le contrôle du niveau des stocks, la disponibilité des produits en rayon, l’animation et la gestion des sites de vente en ligne ...  
Dans les pays développés l’apport des standards dans la chaîne d’approvisionnement est une réduction de coûts estimée à environ 6% des ventes de détail, mais elle pourrait être de 10% avec une utilisation des standards étendue à toutes les entreprises et dans tous les champs d’application possible. L’enjeu en France est de quelques 10 milliards d’euros.  
La priorité est donc la promotion et le marketing des standards auprès des entreprises, les grandes et les moyennes pour étendre l’usage des standards dans tout le circuit de la vie des produits, les petites pour les embarquer dans une gestion digitale de leurs affaires.
L’étude publiée par Gapgemini consulting intitulée « l’avenir des standards dans le secteur des biens de consommation et ducommerce de détail dépeint avec justesse l’existant et propose avec justesse des pistes de progrès.

lundi 17 juin 2013

The Global Forum, Tokyo 2013

1000 délégués sont venus d’une quarantaine de pays. Le contenu des conférences étaient d’un très bon niveau. Les grandes tendances sont les suivantes par ordre d’importance :
1. La distribution va online and mobile (10% du CA à l’horizon 2017-18)
2. Dans tous les pays développés la population des plus de 60 ans représentera plus de 20% de la population dans les 5 ans à venir pour culminer à 70% en 2050, ils vivront seuls et dans des villes.
3. L’alliance de l’homme et de la machine pensante est inévitable. Le Big Data jouera un rôle crucial dans cette alliance
4. La distribution et l’industrie doivent assumer leurs responsabilités dans l’accroissement de l’obésité et du diabète.

Les enseignements sont les suivants :
1. Online et mobile vont poser de graves problèmes aux distributeurs et aux industriels. Les premiers doivent interroger leur modèle économique logistique pour gérer le dernier kilomètre, voir le dernier mètre que le consommateur ne veut plus faire à leur place.
De plus la fraction des consommateurs qui s’échappent vers le online est celle à pouvoir d’achat supérieur, les cadres par manque de temps et les vieux par manque de mobilité. La deuxième grande question sera donc celle de la portabilité de l’achat d’impulsion en ligne. C’est aussi un enjeu majeur pour les marques dont le marketing est fondé sur la nouveauté.
Ceci a deux conséquences, la qualité des données pour une logistique de précision, et le multimédia et le couponning pour l’animation de l’achat en ligne.
2. Le Japon est le premier pays à être confronté au vieillissement de la population. Le Président de AEON, comme celui de 7 eleven font les mêmes constats. La population âgée a besoin de proximité. Elles sont en manque d’activité sociale, et les magasins peuvent le combler en organisant des animations. Enfin elles sont de besoins de services de proximité en commençant par la commande en ligne ou au téléphone et la livraison à domicile.
3. Nous n’avons encore rien vu dans le domaine de la capacité de stockage, dans la puissance de traitement informatique et dans la miniaturisation. Par contre nous savons que le cerveau humain est fait de 30 milliards de neurones et que c’est précisément le nombre de transistors sur un circuit imprimé qui sera atteint en 2018. Ceci veut dire que le Brain Computer existera avant la fin de ce siècle (Masayoshi Son, Président fondateur de Softbank, 3ème opérateur mondial de télécommunication). En 2040, un téléphone portable pourra stocker 32 petabyte de données, soient l’équivalent de 500 milliards de chansons, 300 millions d’année de journaux, 30 000 ans de visionnage de vidéo. Le futur est donc celui de capacité de communication illimitée et de capacité de stockage illimitée. Le temps du big data est venu et avec lui celui des machines pour les rendre intelligibles et actionnables.
L’esprit humain n’est pas suffisamment rapide pour lire toutes les données disponibles, ni pour les associer entre elles. Seules les machines peuvent le faire. Ce que l’esprit humain sait faire c’est prendre une décision basée sur une analyse schématique d’un problème ou d’une situation, comme un joueur d’échec visualisant l’échiquier. Ce n’est pas vers l’Intelligence Artificielle que nous allons, mais vers l’intelligence augmentée par les machines.
Cette vision du futur conforte la nécessité de travailler sur l’utilisation des outils  pour piloter les machines (M2M), à nouveau de renforcer l’exigence de qualité et de précision dans la donnée.
4. La lutte contre l’obésité et le diabète est un enjeu non seulement de santé publique mais aussi d’économie publique. Aux états unis 1/3 de la population est obèse, en France 12% mais en chemin pour rattraper les états unis à l’horizon 2020. Les dépenses de santé d’une personne normale sont de 1000€ par an, celles d’un obèse sont de 7000€.
Danny Wegman s’est fait l’avocat de l’éducation des collaborateurs par la mise en place d’un programme de mesure de la pression sanguine et d’exercice physique. Comme la prohibition ne marche pas (Muhtar Kent Coca Cola)  il reste l’éducation et/ou les taxes.

lundi 11 février 2013

Viande de cheval, à qui la responsabilité? la traçabilité ou la qualité dans les lasagnes


L'affaire des lasagnes à la viande de cheval, supposées de bœuf, illustre le rôle respectif de la traçabilité et de la qualité, la traçabilité comme outil d’enquête, la qualité comme outil de production. Dans le cas présent elle pointe non pas les limites de la traçabilité mais celles de la qualité comme fonction de contrôle dans l'entreprise.  
La reconstitution rapide du chemin de traçabilité jusqu’au laboratoire roumain témoigne du bon fonctionnement des systèmes de traçabilité en Europe, de même que la réactivité des acteurs de la chaîne d’approvisionnement pour organiser le retrait des produits est une démonstration de procédures de traçabilité bien rôdées.
La traçabilité vise à reconstituer le chemin d'un produit ou d'un objet dans un enchaînement d'événements. Cette traçabilité sera dite amont si la recherche des traces se fait à partir du produit fini. C’est le cas dans la première phase de l'affaire des lasagnes. La viande de cheval est découverte dans les lasagnes, d'où vient-elle ? Et l'enquête aboutit en Roumanie. La traçabilité est dite avale quand l'enquêteur cherche où le produit à été envoyé, utilisé, consommé. C'est la deuxième phase de l'affaire ; si la viande de cheval a été trouvée dans Les lasagnes a-t-elle pu être  utilisée dans d’autres produits ? Le  soupçon pèse  sur d’autres produits,  les  moussakas, hachis, cannellonis, ou encore spaghettis bolognaises et c’est pourquoi leur  retrait  est organisé avec les enseignes de la distribution. La traçabilité en tant qu’outil de l’enquêteur montre là son efficacité. Elle concourt en cela à la sécurité du consommateur. Elle évite que la crise sanitaire , ce qui n’est pas le cas pour les lasagnes, ou la tromperie, dans le cas présent,  ne se propage plus avant.
La qualité en tant que fonction de l’entreprise a pour objectif de mettre en place des contrôles permettant d’assurer que les promesses d’une marque sur ses produits sont bien tenues vis-à-vis de ses clients et des consommateurs. Dans l’affaire des lasagnes, la marque n’a pas tenu sa promesse du 100% bœuf, parce que les procédures de contrôle n’ont pas été suffisantes. Ou pour le dire plus précisément dans le langage de la qualité, les points critiques n’ont pas  tous été identifiés et les contrôles appropriés mis en place. En effet le secret d’une bonne procédure qualité réside dans l’identification des étapes dans la procédure de fabrication où un risque de malfaçon peut se produire. Et dès lors d’y positionner les contrôles pour s’assurer du niveau de qualité souhaitée.
Il apparaît assez naturel que toutes les allégations nutritionnelles  figurant sur le conditionnement du produit fassent l’objet d’un contrôle avant commercialisation. C’est semble-t-il ce qui n’a pas été fait pour les lots de fabrication des produits incriminés, lasagnes, et autres. Cet épisode doit être une alerte pour tous les industriels de l’agro-alimentaire et tous les distributeurs sur le contrôle du respect des allégations obligatoires sur les produits. La directive européenne 1169/2011 fait obligation d’afficher en clair sur les sites marchand ces informations, la conformité des allégations n’engagera dès lors plus seulement le fabricant et la marque mais aussi le distributeur du produit.