L’université d’été de GS1 France a eu lieu au Collège des Bernardins, vendredi 27 Aout. 200 personnes ont participé au débat sur le thème du « Multi-canal sans couture ». Tous les intervenants se sont accordés pour confirmer que le distributeur d’aujourd’hui ne peut pas échapper à une diversification de ses canaux, magasin, téléphone, web, et smartphone. La mobilité est l’avenir de la distribution, et le téléphone portable son instrument.
L’hypermarché a été inventé il y a cinquante ans pendant les « trente glorieuses », il est le fruit d’une société de production et de consommation de masse dans laquelle la technologie triomphante est celle de l’automobile et où l’espèce humaine exploite les ressources illimitées de la planète. Le début du 21ème siècle est celui de la société cognitive. Le smartphone en est le symbole technologique. L’espèce humaine a pris conscience de la finitude des ressources naturelles. Un nouveau type de consommation est en train de voir le jour, et la distribution qui lui correspond est en train d’émerger. Il est difficile d’en cerner parfaitement les contours, mais elle sera multiple.
Elle sera ATAWAD - Any Time, Any Where, Any Device – (Philippe Lemoine - Laser), et elle sera massivement consommatrice de données et de ressources informatiques (Jean-Christophe Hermann – Carrefour) pour trier, isoler, définir des scénarios pour chaque client. C’est la distribution de précision (Philippe Moati - Credoc). Elle devra faire face au défit de l’intelligence du client (Jean-Philippe Marazzani – Darty) qui prépare déjà longuement ses achats importants en consultant des sites, en interrogeant ses réseaux sociaux, et disposera demain d’une capacité illimitée d’information.
La distribution sera modulaire (Philippe Moati). C’est la seule solution pour répondre au défi du Multicanal et de l’ATAWAD. Les systèmes d’information devront aussi s’adapter à cette modularité et s’appuyer plus que jamais sur les standards de communication et d’intégration comme ceux de GS1.
Mais les fondamentaux resteront les mêmes (Pingky Houang – Pixmania) le trafic et le prix. Quelque soit le canal physique ou virtuel le succès repose sur la capacité
- A générer du trafic, que ce soit par l’emplacement ou les moteurs de recherche, les comparateurs de prix, …
- A analyser et comprendre les comportements
- A offrir le meilleur prix dans un contexte de distribution donné.
Les possibilités techniques sont encore largement sous exploitées aussi bien dans l’accompagnement du client sur les sites de ventes en ligne (Hermann). Les avatars, les outils de ré-humanisation comme les clic2call, clic2chat ou clic2meet sont trop rarement mis en œuvre. De même pour l’animation et la promotion, l’image et la vidéo (Géraud de Chanterac – Orange) ne sont pas exploitées autant qu'elles le devraient.
Quel sera donc ce magasin de demain ? On y entrera par ou avec son smartphone en scannant des codes à barres ou en lisant des étiquettes RFID (Florence Jacob – Université du Havre). La marchandise sera délivrée dans des « drivin » (Bruno Deborde – Intermarché) ou des points relais, qui serviront aussi d’espace de démonstration (Pixmania) et occasionnellement d’achat. Des drivin pour voitures électriques aux portes de galeries marchandes ? Pendant que la batterie se recharge, le magasinier charge le coffre avec les achats en ligne, alors que le consommateur se fait présenter les dernières nouveautés.
Bonjour,
RépondreSupprimerBillet très intéressant.
De façon amusante, il semble que le développement du multicanal et la montée en puissance d'Internet rapproche le secteur de la distribution de celui de la finance.
Tout d'un coup, le prix devient une variable d'ajustement "temps réel" entre un état de l'offre et une demande toujours plus volatile.
Le client se comporte-t-il de plus en plus comme un "arbitragiste" au sens q'on donne à ce mot dans la finance ?
Peut-on dès lors s'attendre à ce que les technologies du monde de la distribution s'alignent de plus en plus sur celles en utilisation dans le secteur financier ?
Votre avis sur la question m'intéresse,
Jean-Marc Bellot
Merci de votre commentaire.
RépondreSupprimerJe soutiendrais aussi qu’il y a un rapprochement en cours entre les mécanismes qui régissent la distribution des produits de consommation et ceux des produits financiers. Je ne saurais pas dire pour autant lesquels marqueront plus de leur empreinte les autres. « l’arbitrage » du consommateur se fait dans une plus grande transparence que celui des acteurs de la finance sur leur produit, mais moins « temps réel », Internet, les réseaux sociaux, le mobile commerce accéléreront les « arbitrages » dans les produits de consommation.