Ce blog commente l'actualité des technologies de l'information et de la communication utilisées dans les relations industrie-commerce de la chaîne d'approvisionnement à la gestion de la demande.

vendredi 30 avril 2010

la sécurité alimentaire à la croisée du produit et du point de ventes

RAPEX - Keeping European Consumers SafeDans son rapport récent sur la sécurité des produits, l’OCDE met en avant la nécessité de standardiser les données pour faciliter l’échange d’information entre les pays et accélérer ainsi le rappel des produits. A ce titre le code à barres GS1 des produits est reconnu comme un outil essentiel de la traçabilité et de l’identification des produits. Le besoin de bases de données pour déclarer les marchandises à risque est également mis en avant.
Cependant, si l’accent est mis sur l’identification, la classification, la description des produits rien n’est dit sur l’identification des lieux de distribution, de stockage, et sur la façon de diffuser l’information de rappel vers les acteurs de terrain. L’utilisation de standards internationaux d’identification des lieux, … est aussi indispensable que celui des aliments ou des marchandises générales. A ce titre la création d’annuaire d’entreprises et de points de ventes est aussi nécessaire que celle de base d’alerte. L’information sur les alertes ne devrait pas seulement être à la disposition des entreprises qui s’y abonnent, mais aussi à toutes celles qui en ont besoin.  C’est pourquoi les organisations GS1 ont créé de annuaires basés sur le « Global Location Number – GLN » permettant d’identifier sans ambigüité chaque point de distribution.
L’étude en cours au sein de GS1 France sur les outils de rappel de produits en France identifie le problème de la diffusion vers les magasins, entrepôts, grossistes, artisans, pharmacies, et tous les lieux de contact entre les produits et le consommateur comme le plus critique aujourd’hui. L’information est postée sur des portails internet, RAPEX, RASSF mais elle n’atteint pas le public concerné les détaillants et les artisans. 

lundi 26 avril 2010

la gestion des stocks par SMS

En Tanzanie, Novartis, IBM, Vodafone avec Rock Back Malaria ont mis au point une gestion des stocks des médicaments antipaludiques en associant  SMS, cartographie.  Cette application issue d’un projet humanitaire est une magnifique illustration de la puissance que confère le téléphone portable à tout projet recherchant la plus grande capillarité possible sur le terrain.
Cette idée pourrait être mise en œuvre pour faciliter le rappel des produits dans des magasins dispersés sur un vaste territoire, pour  faciliter la traçabilité,  pour vérifier la disponibilité en rayon, … En associant les serveurs d’évènements standardisés (EPCIS), la lecture de codes à barres sur téléphone portable et SMS, une solution simple pourrait être proposée qui mettrait la gestion d’évènements à la portée de toutes les entreprises.

dimanche 25 avril 2010

Les échanges B2B, un gisement de plus d’1 milliards d’euros d’économie dans la chaîne d’approvisionnement française.

Le langage commun de la chaîne d’approvisionnement des produits de consommation est le système GS1, code à barres et échange électronique entre fournisseurs et distributeurs. Chaque année GS1 France conduit une enquête de déploiement de ce langage auprès d’un échantillon d’entreprises représentatif des différentes tailles d’entreprises,  des TPE aux multinationales, et des différentes catégories de produits, de l’ultra frais au textile. La particularité de cette étude est d’être couplée à une évaluation des bénéfices d’utilisation du code à barres et l’EDI standards dans les échanges entre fabricants, grossistes et détaillants.
Le déploiement du langage commun GS1
Applications du langage commun GS1 par les 30 278 entreprises fournisseurs de la distribution moderne
Réalisation 2008 % d’entreprises utilisatrices
Réalisation 2009 % d’entreprises utilisatrices
GTIN UVC + Marquage source
90
94
Marquage Carton
36
37
Marquage Palette
11
15
Commande électronique
21
32
 Avis d’expédition électronique
10
24
Facture électronique
7
17
Catalogue électronique GDS
3
3
Que ce soit dans l’identification automatique ou l’Edi le nombre d’entreprises utilisatrices progresse, et de façon particulièrement spectaculaire comme dans la commande électronique (+52%), l’avis d’expédition (+140%) ou  la facture électronique (+142%). Cependant la capacité à échanger des messages électroniques ne signifie pas que 100% des échanges sont dématérialisés. Pour le savoir GS1 a également interrogé les clients distributeurs pour obtenir une évaluation des volumes concernés.
Toutes les enseignes de supermarché et d’hypermarché ont répondu, les résultats portent donc sur  98% du chiffre d’affaires TTC de la distribution.
Indicateurs
27 887 307 commandes
%
Nbr de commandes électroniques
24 352 003
87%
Nbr d’avis d’expédition électroniques
9 202 811
33%
Nbr de factures électroniques
11 382 672
41%
Nbr de fiches de produits
120 000
10%
1 milliard d’euros d’économie pour la chaîne d’approvisionnement des PGC avec l’internet B2B.
A la fin des années 1990 des études ont été menées pour évaluer les apports du code à barres EAN sur les produits de grande consommation. Celle de Coopers&Lybrands a conclu à des économies de 5,64% du chiffre d’affaires. Elles sont le résultat combiné de la productivité magasin, absence de marquage unitaire du prix et accélération du passage aux caisses, et de l’efficacité logistique liée à une meilleure connaissance des ventes. Pour le marché français cela représente quelques 10 milliards d’euros d’économie. Mais ceci est de l’acquis, l’objectif est maintenant de tirer tout le potentiel de l’interopérabilité entre les systèmes d’information apportée par l’EDI, les échanges électronique de données (internet dans la relation B2B).
Capgemini dans une étude commandée par le The Global Commerce Initiative (GCI) avait conclu en 2006 que l’amélioration de la relation industrie-commerce par le partage d’information et l’interopérabilité des systèmes de gestion  (synchronisation des données produits ; commandes, avis d’expédition et factures électroniques) permettrait d’atteindre 4 à 5% de gains de productivité supplémentaire. Les gains directs seraient entre 0,5 et 1%.
Avec le concours de deux grands distributeurs GS1 France a conduit en ce début d’année 2010 une étude d’évaluation des gains directs générés par les échanges EDI. Les résultats sont proches de ceux proposés par le GCI. Appliqués aux résultats de l’enquête annuelle de déploiement, ils donnent une estimation de 480 millions d’euros de gains pour la chaîne d’approvisionnement.

Indicateurs
27 887 307 commandes
%
Gains total M€
Potentiel en M€
Nbr de commandes électroniques
24 352 003
87%
136
156
Nbr d’avis d’expédition électroniques
9 202 811
33%
158
479
Nbr de factures électroniques
11 382 672
41%
174
425
Nbr de fiches de produits
120 000
10%
12
116
Economie 2009


480
1 176
Les gains respectifs fournisseurs – distributeurs ne sont pas ici différentiés, il s’agit des gains globaux tout au long du circuit de distribution, de la sortie de fabrication au rayon du magasin. En transposant ces résultats à 100% du volume, les gains obtenus sont supérieur au 1 milliard d’euros.
Bien entendu ces chiffres tiennent compte des investissements nécessaires et des coûts d’utilisation de la technologie.
Une des principales difficultés de la diffusion de ces technologies est la gestion du changement dans les entreprises pour passer d’un environnement papier à celui dématérialisé de l’écran d’ordinateur.  Plus encore qu’entre les quatre murs de l’entreprise, ce changement prend du temps dans l’espace ouvert des échanges inter entreprises. Cependant, le doublement de la pratique EDI au cours de l’année 2009 laisse à penser que les nouvelles technologies de l’informatique et de la communication font maintenant partie de l’équipement normal de toute entreprise quelque soit sa taille.

mardi 20 avril 2010

Intense activité sur le thème du commerce mobile dans le monde

Lors d’une réunion GS1 à Mexico le 12 avril 2010, le Royaume Uni, la Suède, le Mexique, l’Australie, les Etats Unis, la Colombie, la Belgique, la RAS chinoise de Hong Kong  et la France ont fait état des développements des applications mobile commerce dans leurs pays respectifs. L’objectif de la réunion était de définir une stratégie commune pour offrir au consommateur et aux marques une infrastructure mondiale d’accès à l’information sur les produits.
Il est apparu évident dès les premiers échanges qu’il ne s’agit pas tant de mobile commerce, c'est-à-dire d’utilisation du téléphone portable pour commercer, que de la relation entre le consommateur et les professionnels (B2C) qu’ils soient distributeurs ou fabricants.
Deux niveaux d’applications ont été identifiées, celles dites statiques, ou froides, et celles, dites dynamiques ou chaudes. Les premières concernent l’accès à des informations en ligne à partir d’un ordinateur relié à internet ou via un outil mobile (téléphone, tablette électronique, livre électronique, …). Ces informations concernent le produit, la marque ou l’enseigne. Elles sont de nature descriptive du produit comme le code à barres, le nom, l’image, les données nutritionnelles, les allergènes, les données environnementales, la traçabilité, …. Et elles peuvent être délivrées sous forme textuelle ou audio (pour les aveugles).
Sur ce dernier aspect, trois pays fournissent des données produits à des associations d’aveugles et de mal voyants pour alimenter des scanners portables permettant de reconnaître les articles à partir du code à barres en vocalisant leurs descriptions et noms. Ces pays sont la Belgique, l’Australie et le Royaume Uni.
Les applications dynamiques sont principalement  l’utilisation de coupons de réduction à partir du mobile, le paiement avec le téléphone mobile ou l’achat à partir du mobile. Mais elles sont considérées comme faisant partie d’une deuxième phase de développement des applications mobiles.
Pour que la relation entre le produit et le consommateur devienne réalité il faut
- un lien facile à actionner comme le code à barres sur le produit (l’hyperlien du monde physique)
- une information authentifiée provenant des marques ou des enseignes, dont une grande partie est déjà disponible dans les outils d’échanges B2B comme les catalogues électroniques (Global Data Synchronisation Network)
- un environnement dans lequel l’information provenant des marques se combine avec celle des réseaux sociaux  et des fournisseurs de contenus (l’internet des objets)
Les technologies sont disponibles de nombreuses applications ont été testées, pilotées, (voir les présentations d’Australie ou de France) et de nombreuses sont en développement.
Le point d’achoppement principal est la collecte des données fiables à l’intention du consommateur. Les marques et les enseignes ont compris et constaté que l’absence de leurs données ne freine le développement des applications mobiles, elle n’a que pour conséquence la mise à disposition d’information sur les produits par des organisations non autorisées pour le faire.
Le rôle de GS1 est de proposer une infrastructure permettant à partir des données déjà existantes dans le réseau des catalogues électroniques professionnels de diffuser  les données utiles aux consommateurs vers les applications mobiles disponible sur les magasins d’Apps d’Apple, de Google, ou de Microsoft.
Cette infrastructure, basée sur le concept de source de confiance (trusted source, ou true source) repose sur le lien unique qu’un code à barres a avec le détenteur de la marque, des bases de concentration de données dans lesquelles viennent s’agréger toutes les sources d’information disponibles, et enfin des apps mobiles développées en fonction des intérêts des consommateurs, tels les préoccupations environnementales ou sociales, l’obésité, la santé, les allergies, l’authenticité, le commerce équitable, …. Le projet Proxi-produit  est une parfaite illustration de ces principes.
Dès lors deux stratégies de déploiement sont possibles,
- laisser le temps agir et les entreprises prendre conscience progressivement des possibilités marketing et de la pression grandissante des attentes des consommateurs en matière d’information de plus en plus détaillée sur les objets de consommation.
- trouver le point d’inflammation (le tipping point) que celui-ci soit une nouvelle contrainte réglementaire comme l’affichage environnementale, ou une application révolutionnaire (killer application) comme l’accompagnement au choix des produits pour les consommateurs allergiques.
Une caractéristique commune de toutes les applications visant à informer le consommateur est que leur succès repose sur la collaboration entre les producteurs des produits (marques), les distributeurs, des développeurs de solution, et les réseaux sociaux. A l’image de la chaîne d’approvisionnement physique, la chaîne de l’information devra faire montre d’une certaine collaboration et coordination pour délivrer la bonne information au bon consommateur.